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Se situé derrière l’église Santa Reparata, cet oratoire a été bâti au début du 17ème siècle.

Lors de la visite apostolique de Mg Mascardi, évêque d’Aléria en 1589, il existait à Santa Reparata une confrérie di Santa Croce très active. Elle se réunissait dans l’église : « Dans l’église il y a un étage, où les frères de la compagnie de Santa Croce se réunissent pour célébrer leurs offices et on y monte par l’extérieur de l’église. Cette compagnie a ses règles, qui n’ont nullement été approuvées par le révérendissime ordinaire [l’évêque]. À cet étage, il y a un autel en bois nullement à la norme et on y célèbre la messe.»

Le prélat ordonne à ce sujet : « Qu’on supprime complètement l’autel à l’étage où se réunissent les confrères pour dire leurs offices. Que ces confrères observent ce que nous avons ordonné dans les décrets généraux. »

La communauté paroissiale prit alors l’initiative de construire pour la confrérie une Casazza dédiée à Sant’Antone di Padova.
Début du 17ème le projet aboutit. L’inscription gravée sur la façade de l’édifice , enfin déchiffrée, l’atteste : «Iacomo Liccia fit faire. Le 5 mai 1605».

A l’intérieur, le magnifique décor peint au plafond, d’après Michel Edouard Nigaglioni (1), peut être attribué à Pietro Sicuri, peintre décorateur natif de Parme dont l’activité est attestée de 1863 à 1906. Il a réalisé de nombreux décors religieux dans les églises et les confréries notamment en Balagne.

Cet édifice est également doté de superbes stalles en bois, faites à la main, par un maître génois Joannes Andreas Lucchini en 1618. (Inscription en latin derrière l’autel). Stalles classées Monuments Historiques en 2005

La statue de Sant’Antone di Padova avec la représentation en bois sculptée de l’Enfant Jésus placé sur un livre date certainement du XVIII ème siècle.

Le magnifique retable en bois doré a été sculpté par Giulo Pellegrini, issu d’une famille de menuisier ébéniste. Il s’installa à Santa Reparata en 1682. Un élément de décor, marque de fabrique de l’ « atelier » Pellegrini est particulièrement significatif, il s’agit de deux feuilles d’acanthe qui se déploient…

Le christ gisant de Santa Reparata est une œuvre unique et remarquable par sa finesse d’exécution. Il possède la particularité d’avoir ses bras articulés aux épaules. Cette particularité anatomique de la sculpture permettait le vendredi Saint aux confrères de mettre en
œuvre la cérémonie de
la « schjudazione », le « déclouement » du Christ de la croix sur laquelle il a été crucifié.

Michel-Édouard Nigaglioni

(1) Historien de l’art. Chargé de mission à la direction du Patrimoine, conservateur délégué des Antiquités et objets d’art de la Haute-Corse (en 2003).

(2) Le christ a été magnifiquement restauré en 2019 au CCRPMC de Calvi, Centre de conservation et restauration du patrimoine mobilier, par Anaïs Lechat (2) conservatrice -restauratrice de sculpture.

 

 

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